Deux décennies après sa disparition, Fausto Romitelli continue d'exercer une influence puissante sur la nouvelle génération de compositrices et de compositeurs. Son œuvre incarne la fusion réussie entre la musique populaire et savante, l'expression chaotique et la pulsation fusionnelle, ainsi que la transcendance assumée de l'état psychédélique, tel que le démontre la puissance expressive d'Amok Koma. Les hallucinations et les visions intérieures trouvent leur place dans Visions de Matteo Franceschini, imprégné de l'imagination débordante de William Blake, cet artiste aux talents multiples. La dramaturgie se déploie dans un univers d'archétypes, de forces d'attraction et de répulsion entre texte et musique. Entre apparence et vérité, Eterno Vuoto de Pasquale Corrado revisite cette question ancestrale abordée par des penseurs tels que Platon, Marc Aurèle ou Saint Paul, en en faisant le pivot de sa création où la vocalité se mêle à l'électronique dans une symbiose captivante. La tension physique et la résistance des instruments, un autre geste caractéristique de Romitelli, se retrouvent dans des œuvres telles que Konter , pour flûte contrebasse et électronique, d'Eva Reiter ou encore Art of Metal II, pour clarinette contrebasse métal et électronique, de Yann Robin, où ce corps-à-corps incessant demeure toujours sans résolution.